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Kanté raconte son accident du mois de juillet : « Jusqu’à présent, je n’en reviens pas »

Le 07 juillet 2016, l’ASK reçoit le Hafia en marge de la 20e journée de ligue 1. Alors que les kaloumistes sont menés au score (2-4), ils perdent leur gardien en cours de match. Abdoulaye Kanté prend cher dans un duel et sort sur civière. Il est touché en pleine figure et est automatiquement admis à l’hôpital avant d’être ensuite évacué au Maroc pour une opération. Un mois après ce terrible choc, il a accepté de revenir sur cet épisode sombre de sa carrière dans cette interview.

FOOT224 : comment tu as vécu ce choc violent ?

Abdoulaye Kanté : ça été un cauchemar dans un moment difficile et inattendu pour le club et pour moi. J’ai pris quatre buts et c’est quelque qui est rare pour moi dans le championnat (…) Je prends un coup et ça été difficile pour moi de réaliser ce jour noir pour moi. Le destin est inévitable. Jusqu’à présent, je n’en reviens pas. J’étais un peu hors de moi. Je n’ai rien compris presque.

FOOT224 : raconte-nous l’action ?

Abdoulaye Kanté : c’est un peu dans mon style de jeu. J’ai fais la lecture du jeu (…) J’ai senti que la défense était battue dès la première passe (NDLR, l’attaquant de l’équipe adverse était lancé dans le dos de la défense). Je me suis dit de sortir pour ne pas prendre un cinquième but (…) Je suis venu en vitesse, quand j’ai crié « laisse », mon défenseur s’est effacé et moi je suis venu vers le ballon et je n’ai vu que le ballon et quand j’ai joué le ballon, j’ai senti un choc. C’est jusque-là que j’ai compris l’action. Heureusement je n’ai pas perdu conscience, mais quand même j’étais sous un grand choc avec une douleur intense.

FOOT224 : tu n’as pas pu terminer ce match face au Hafia. Qu’est ce qui t’est venu en tête pour la première fois quand tu t’es retrouvé sur la civière ?

Abdoulaye Kanté : j’ai pensé d’abord à mes amis. Je me disais qu’ils allaient prendre d’autres buts parce que les changements étaient finis. Le deuxième gardien ne pouvait plus entrer. J’ai vu un joueur prendre les gants (…) Et tous ceux qui venaient me voir se prenaient la tête. Je me suis dis que c’est grave. C’est une fois dans l’ambulance, j’ai commencé à trembler et c’était involontaire. Je me suis dis que j’ai reçu un grand choc et il me fallait une assistance.

FOOT224 : une fois à la clinique, tu as été sous observation durant une nuit et ensuite il s’est avéré que tu as une fracture au front et tu as eu aussi le nez touché. Une opération était obligatoire.

Abdoulaye Kanté : quand ils ont fini le diagnostic, ce qui m’a réconforté, c’est quand les médecins ont dit que le cerveau n’est pas touché et l’œil aussi a été épargné (…) Quand je me suis miré, je me suis dis que c’est quasiment impossible de retrouver le même visage. Après mon médecin sportif Youssouf (NDLR, médecin de l’ASK), m’a rassuré que c’est possible. Et le docteur m’a dit que je dois être opéré. En plus, dans l’urgence.

FOOT224 : finalement tu as été évacué au Maroc pour les soins grâce au soutien de la fondation humanitaire de KPC. Comment s’est déroulé le voyage ?

Abdoulaye Kanté : lorsqu’ on m’a annoncé que je serais évacué, j’étais vraiment soulagé (…) Le voyage s’est bien déroulé. Nous sommes arrivés à 6 heures et on n’avait un correspondant du nom de Bachir qui nous attendait. De l’aéroport nous sommes allés à la Clinique où j’ai fais toute la visite. Je suis resté pendant 48 heures.

FOOT224 : avant de rentrer dans le bloc opératoire, il t’est venu quoi à l’idée ?

Abdoulaye Kanté : (Il respire un gros coup) d’abord je pensais à mon avenir dans le football. Je pensais à ma famille parce que c’était ma première fois de subir une intervention de ce genre. Je me disais qu’on va m’endormir et est-ce que je vais me réveiller ? Je pensais vraiment à toute la famille sportive de Guinée (…) Mais après, je me suis dis que Dieu est grand. C’est lui le tout puissant. Il est avec moi parce que j’ai échappé sur le terrain où j’ai failli avaler ma langue mais j’ai été assisté par le médecin de l’AS Kaloum qui m’a bloqué la langue. Voilà, c’est à ça que je pensais (…) Après je suis rentré dans le bloc, on discutait comme des amis, et je n’ai rien compris par la suite et après j’ai retrouvé mon visage (rires).

FOOT224 : finalement tu as plus peur de peur que de mal. L’opération s’est bien déroulée et tu t’en es bien sorti. Tu te rappel de ce que tu as fait après ton réveil ?

Abdoulaye Kanté : évidement. Comme en bon croyant, j’ai remercié Dieu et j’ai prononcé le nom de ma Maman que j’ai perdu depuis l’enfance. Je me souviens avoir dis que je voulais rester longtemps avec elle. Mais malheureusement, Allah a décidé autrement et je lui ai souhaité le paradis.

FOOT224 : un mot pour KPC ?

Abdoulaye Kanté : (Il esquisse un sourire) merci et on ne peut pas dire au delà de merci. Je sais que c’est un homme humble. Il est conscient de ce qu’il a fait et je ne peux que dire Merci et merci à tous ceux qui m’ont soutenu.

FOOT224 : est-ce qu’à un moment tu t’es dis que tu ne pourras plus rejouer au football ?

Abdoulaye Kanté : non pas du tout ! Je savais que c’était une fracture au front. Ce sont des os qui sont faciles à remettre. Je me disais que même s’il n’y avait pas une intervention, je vais me rétablir pour jouer au foot parce que je ne connais que le football.

FOOT224 : justement que disent les médecins ? A quand ton retour ?

Abdoulaye Kanté : les médecins m’ont donné deux mois à compter du jour de l’intervention (NDLR, 14 juillet 2016). Je crois que nous sommes à un mois maintenant. Ils me disaient qu’après un mois, je peux reprendre la musculation dans la salle. Je me sens bien, je peux le faire maintenant (…) Après, je peux reprendre les matchs avec des amis, ou des matchs amicaux mais à condition que j’ai un masque qui a été déjà offert par l’assistant de l’ancien coach du syli.

FOOT224 : c’est Laurent Hatton qui t’a offert le masque ?

Abdoulaye Kanté : oui c’est Laurent Hatton qui m’a soutenu durant cette période douloureuse. Il m’appelait toujours et il m’écrivait. Je suis vraiment content.

FOOT224 : tu fais quoi de tes journées ?

Abdoulaye Kanté : le quotidien c’est ici (chez lui, NDLR) dans mon salon derrière la télé ou parfois avec mes cousins. Je ne suis pas isolé. Mais le terrain me manque énormément. Parfois je suis un peu stressé surtout quand je regarde un match à la télé.

FOOT224 : Abdoulaye Kanté Merci et Prompt rétablissement

Abdoulaye Kanté : merci et j’espère retrouver mes amis très bientôt.

Propos recueillis par Alhassane N’Dirè DIALLO

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