Almamy Sylla : « Nous sommes là pour le maintien »

Alors qu’il reste un match en retard au Satellite FC pour clore sa phase aller du championnat, son président a dressé le bilan de cette première partie de la saison. De son objectif de la saison à la programmation des matchs par la Fédération Guinéenne Football en passant par le manque d’infrastructures en Guinée, Almamy Seydou Sylla se livre en exclusivité sur Foot224.

Le bilan à mi-parcours

« Nous sommes très satisfaits du bilan parce que comme on n’avait dit au début de la saison, on voulait vraiment développer du beau jeu et c’est ce qu’on a fait. Nous sommes 5^e en ce moment du championnat avec un match en retard. Si on gagne on peut monter deuxième ou troisième. Donc nous sommes très satisfaits du bilan de la phase aller ».

L’attaque, un secteur perfectible. 7 buts inscrits en 10 matchs

 « Je pense que si vous regardez quand on a commencé au début on ne marquait pas et maintenant on est à un but par match.  Je pense qu’au début c’était une période d’adaptation. Les jeunes venaient juste de monter en ligue 1, il y a en qui n’avaient jamais joué en ligue 1. Donc je pense que là on va monter en puissance et qu’on ferra plus lors de la phase retour ».

L’objectif

« Comme d’habitude nous sommes là pour le maintien et la formation des jeunes. C’est comme on a dit avant, on ne prétendra réellement à quelque chose que lorsqu’on saura qu’on peut avoir une équipe qui peut faire quelque chose en ligue des champions. Il ne sert à rien de prendre le championnat comme le Horoya l’a fait trois années de suite et caler en campagne africaine. L’AS Kaloum pour le moment, ils sont qualifiés, mais on veut aller pour pouvoir au moins atteindre les quarts de finales, les demi-finales. Quand on saura qu’on a une équipe capable de faire cela, là maintenant on poussera pour le titre ».

Une politique tournée vers la formation

« On peut maintenir nos joueurs mais tout dépend de la politique du Satellite. Si l’on voit que vraiment le football guinéen commence à se développer comme on veut, et on voit qu’il  n’y a pas que l’ASK, le Horoya et le Satellite pour les matchs difficiles, et qu’on peut avoir des équipes équilibrées un peu partout , on va garder les joueurs un peu plus longtemps parce que si on a des joueurs qui partent à 19 ou 20 ans c’est beaucoup plus rentable que de faire partir des joueurs de 18 ans. Mais pour le moment, il n’y a pas cette compétition, il n’y a pas ce niveau ici. Si on garde un joueur de 18 à 20 ans, c’est une perte de temps. Mais si on voit qu’en restant ici on peut s’améliorer, il peut avoir des qualités pour qu’à 20 ans il puisse directement aller dans le championnat français et le championnat espagnol, là maintenant je peux aller en ligue des champions pour pouvoir faire de belles choses ».

Le regard sur le championnat

« Il faut que notre championnat soit beaucoup plus équilibré. C’est-à-dire ne pas seulement avoir de bonnes équipes (…). En France, quand le PSG joue c’est une grande équipe. Ils peuvent jouer au football comme n’importe qui. Vous avez Marseille c’est la même chose. Mais ici vous avez par exemple des équipes comme Soumba. L’avantage aujourd’hui c’est quand vous allez jouer à Dubreka, c’est quasiment impossible de gagner. Parce que vous avez le terrain qui n’est pas énorme, c’est la terre battue alors que les enfants se préparent sur du gazon donc il y a tous ces avantages là. Vous allez à Siguiri, vous avez le public. Il y’a beaucoup de choses qui  font que ces équipes puissent se maintenir. Mais maintenant il faut qu’on puisse avoir un championnat où les équipes sont au même au niveau et qu’on puisse vraiment tous jouer au football ».

Les infrastructures sportives

« Tout est possible, mais maintenant il faudrait qu’on s’y mette. Par exemple quand moi je prends le Horoya, je pense qu’ils ont les moyens de se construire un stade. Vous prenez l’AS Kaloum, ils ont moyens de le faire, le Hafia peut le faire. Ce sont des clubs qui peuvent aujourd’hui beaucoup aider le football. Ces trois clubs font aujourd’hui trois stades ou trois terrains d’entrainements, vous avez l’annexe ça nous ferra quatre, vous avez le stade de Nongo ça nous ferra cinq, c’est-à-dire cinq pour 12 équipes de première division, ça sera beaucoup plus aisé. Vous avez le stade annexe où des clubs de l’informel s’entrainent, il faut qu’on arrête tout ça à mon avis. Il faut qu’on homologue des terrains au moins pour les équipes de première division. Si l’annexe était simplement déjà pour les 12 équipes de première division, ça serait une infrastructure. Donc il faut juste qu’il y ait l’envie et qu’on s’y mette. Mais je vois qu’il y a un progrès. Si vous comparez le championnat il y a quatre ans et celui d’aujourd’hui, c’est une très grande différence. On espère que d’ici un an ou deux, il sera au niveau souhaité ».

Le report des matchs de ligue 1

« Moi je pense que c’est pénalisant, mais vous savez on est là pour la Guinée. La Guinée a jugé que pour les deux équipes en compétition africaine, c’est plus facile pour elles de ne pas jouer. Chacun à sa politique. Moi je pense que c’était mieux pour elles d’être en jambe et de jouer. Si ça arrange l’ASK et le Horoya que nous on arrête le championnat pour qu’ils puissent se préparer correctement, moi je n’ai aucune plainte du moins qu’ils fassent des résultats. Mais si on fait ces sacrifices là et après qu’on se fait éliminer en seizièmes de finales, là ça nous fait mal. Tandis que s’ils vont en demi-finale ou remportent le titre, là on aurait fait des sacrifices pour de bonnes choses parce que l’année prochaine, au lieu d’une seule équipe, ce sont deux ou trois équipes qui vont représenter la Guinée ».

Propos recueillis par Thierno Amadou MAKADJI et Alhassane N’Dirè DIALLO