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Ibrahima Conté : « Je n’ai que 28 ans, ce n’est pas fini »

Longtemps mis au placard à Ostende, Conté est allé en Bulgarie se relancer. Pour FOOT224, il est revenu sur cette période creuse et difficile avec des confidences. Maibra parle également de son retour en sélection, lui qui n’avait plus été appelé depuis octobre 2017, soit deux longues années. Lisez !

FOOT224 : Après deux ans tu es de retour au syli national parce que ta dernière sélection remonte au mois d’octobre 2017. Ça fait quoi de revenir en sélection après cette longue absence ?

Ibrahima Conté : Quand on est footballeur, c’est vrai que nous avons des ambitions. Mais quand tu joues pour ton pays, ça fait vraiment plaisir. Je suis content d’être là et je répondrais à chaque fois que mon pays a besoin de moi.

FOOT224 : Tu es un joueur cadre de l’équipe avec deux coupes d’Afrique des Nations. La dernière en Egypte tu l’as raté. La Guinée a été éliminée en huitièmes de finales par l’Algérie. Est-ce que tu as suivi cette CAN ? Comment tu l’as suivi ?

Ibrahima Conté : Je dois être honnête. Ça m’a fait mal de ne pas jouer ma troisième CAN. Mais quand tu ne joues pas aussi il ne faut pas le prendre mal (…) Dieu n’a pas voulu que je joue cette CAN (ndlr 2019). Je me suis préparé et je me suis dit que l’année prochaine, l’année d’après ou dans trois, quatre ans, je serais là. Mais quand même ça m’a fait vraiment mal. Quand je regarde tout le temps à la télé l’équipe qui joue et je me dis que je pouvais être là si j’avais un club où je pouvais jouer tout le temps. Mais c’est comme ça le football. Il y a des hauts, il y a des bas. Il faut l’accepter.

FOOT224 : Comment tu as trouvé le syli national pendant cette CAN 2019 ?

Ibrahima Conté : Franchement je pense que dans notre équipe, il y a beaucoup de qualités. On ne peut pas dire le contraire. Après tout dépendra de l’entraîneur. Qu’est-ce qu’il va mettre comme tactique aussi et je pense qu’il tout cela qui a fait ça n’a pas bien marché pour l’équipe.

FOOT224 : Quand tu regardes l’élimination contre l’Algérie est-ce que ça ne ressemble à ce qu’on a vécu en 2015…le même score, le même contexte. Après la CAN beaucoup de scandales autour de cette équipe comme des problèmes d’égo. Penses-tu qu’on n’a toujours pas évolué sur ce plan et que c’est l’un des problèmes de notre sélection ?

Ibrahima Conté : D’une part oui je peux dire que c’est la vérité parce qu’à chaque fois on se qualifie et après je ne sais pas si les joueurs relâchent estimant qu’on est quart et c’est fini (…) Dès qu’on passe le deuxième tour, je ne sais pas ce qui se passe. Un manque d’organisation ou bien ce sont les joueurs qui se déconcentrent ? On ne sait pas. Mais franchement, l’équipe qu’on a je ne pouvais pas dire qu’il n’y avait pas moyens pour aller plus loin mais il y a beaucoup de choses extra sportifs qui étaient là et je pense c’est cela qui a un peu joué aussi.

FOOT224 : Tu n’étais pas à la CAN mais tu as retrouvé des coéquipiers qui ont pris part à la compétition. Est-ce que tu sens que tes coéquipiers qui y étaient ont été heurtés, choqués par ce qui s’est passé à la CAN. Tu sens qu’il y a une prise de conscience ?

Ibrahima Conté : Après l’élimination de la Guinée, j’ai parlé avec beaucoup de joueurs et d’ailleurs beaucoup me disaient : « franchement on pouvait faire quelques choses ». Maintenant il y a un nouvel entraîneur qui est là. Il y a beaucoup de soucis dans l’équipe nationale. Les gars ils me disent : « Ils pensent que cette année l’équipe doit se réveiller ». Chaque année on se dit qu’il y a beaucoup de talents mais en fin de compte il n’y a rien. Je pense que tout le monde est conscient maintenant. C’est le moment de faire quelque chose.

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FOOT224 : Tu n’as été à la CAN parce que tu n’avais pas de temps de jeu en club. Tu le disais il y a un instant. Tu as connu deux années difficiles parce qu’à Ostende tu ne jouais pas et tu n’étais même pas dans l’effectif. Comment tu as géré ce passage très sombre de ta carrière ?

Ibrahima Conté : Déjà à la base je suis fort mentalement. Je sais que quand les choses ne se passent pas bien, je ne vais pas commencer à m’affoler ou parler n’importe comment et j’ai confiance à mes qualités. Il y a aussi ma famille qui était là pour moi tout comme Sony qui me donnait beaucoup de conseils. Donc tout cela m’a rendu fort parce que tout ce que je veux c’est de retrouver un terrain où l’entraîneur me fait confiance. Toutes ces deux années, c’est ce que je n’ai pas eu. A chaque fois je m’entraîne bien et je fais tout bien mais l’entraîneur n’a pas confiance. Tout ce que je peux faire c’est de me donner à l’entraînement et attendre le coach s’il me donne ma chance. Mais je n’ai jamais eu ma chance. On me donne deux, trois minutes. C’est rien faire avec les deux ou trois minutes. Donc à Ostende je ne jouais pas. Je n’ai jamais abandonné jusqu’à maintenant et je vais continuer à me battre. Je sais que ce n’est pas fini et je sais que je peux encore faire beaucoup de choses.

FOOT224 : Est-ce qu’à un moment tu ne te serais pas dit que tu es sur le point de craquer ?

Ibrahima Conté : Non pas ça. Mais j’étais dégouté parce que je voyais certains joueurs qui jouaient alors que moi-même je suis plus fort qu’eux. Ils jouaient devant moi et je ne comprenais pas. Quand tu parles avec ta famille tout le temps et ta famille ne te dit pas n’importe quoi. Elle te donne des conseils comme : « Essaye de travailler. Peut-être un jour Dieu va te récompenser ». Donc c’est ce qui était ma force et croire en Dieu et travailler dur. Aujourd’hui, je suis content. Je suis parti dans une équipe où on me fait confiance totalement et je joue tous les matchs. Je pense que tout ce que j’ai vécu c’est derrière moi. Maintenant c’est le présent qui compte.

FOOT224 : On sait que tu as le talent. Mais tu as aussi une part de responsabilité dans ce qui t’es arrivé…

Ibrahima Conté : Oui quand je ne jouais pas au début, je me disais que je dois travailler un peu plus, donc je le faisais. Parfois je travaillais au moins deux ou trois fois par jour. Tout le temps j’étais au basic. Je me dis que je dois travailler pour revenir mais j’ai tout fait et ça n’a pas marché mais malgré tout je n’ai jamais abandonné (…) A chaque fois, tu demandes au coach ce qui te manque pour pouvoir jouer il demande de travailler bien et ta chance viendra mais jusqu’à la fin de la saison il n’y a rien.

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FOOT224 : Comment tu expliques cette situation à Ostende où ça semblait pourtant aller ?

Ibrahima Conté : Franchement le problème c’était le coach, parce qu’après le match de Malines on a joué contre Courtrai à la maison j’ai fait une passe décisive. Par la suite, le coach m’a écarté sans rien me dire. J’ai enchaîné ensuite jusqu’à six matchs sans jouer presque car je n’avais que deux ou trois minutes. Je ne sais pas quoi dire sur cette situation. Je ne suis pas quelqu’un qui doit mettre la pression sur le coach (…) Donc je pense que le problème c’était le coach., il ne me faisait pas jouer mais je ne sais pas pourquoi ? Je pouvais boycotter aussi l’entraînement, ou dire que je ne joue pas et je reste à la maison ou dire que je suis blessé. Mais je n’ai jamais fait cela. Que je joue ou pas, je me suis tout le temps entraîné. J’ai été professionnel. Il n’y a personne qui peut me dire le contraire en Belgique mais au bout d’un moment si tu vois que les choses ne changent pas, tu restes comme et tu attends ta chance mais la chance n’est jamais venue.

FOOT224 : Tu as signé au Kazakhstan mais tu n’as pas joué, qu’est-ce qui s’est passé ?

Ibrahima Conté : Là-bas le club avait un problème avec la FIFA. Le club ne pouvait pas recruter de nouveaux joueurs. Ils m’ont fait signer, ils me faisaient confiance, ils disaient que dans un ou deux mois tout allait rentrer dans l’ordre donc j’ai signé. J’ai attendu deux mois comme il n’y avait rien, je me suis dit que je ne pouvais pas rester comme ça parce que je suis venu pour jouer. J’espérais participer avoir une chance d’aller à la CAN mais malheureusement la FIFA n’a pas levé la sanction, c’est comme ça j’ai quitté là-bas aussi comme je jouais pas.

FOOT224 : Tu joues en Bulgarie aujourd’hui à Berustara qui a décidé justement de te refaire confiance vu ta situation puisque tu ne jouais pas. Tu as retrouvé du plaisir et tu as commencé à marquer. Quel est ton objectif aujourd’hui au Berustara ? Parce que quand on voit d’où tu viens et tu te retrouves au Berustara cela montre quand même que tu as beaucoup chuté.

Ibrahima Conté : Moi j’ai toujours dit que j’aime le football. Je sais que si on me donne du temps avec un entraîneur qui me fait confiance, je sais que je ne vais pas durer longtemps en Bulgarie. Peut-être que si je restais en Bulgarie je serais aller dans les top clubs si je joue toute l’année sans les blessures. Donc je suis venu dans une équipe où le coach me fait totalement confiance, et c’est tout ce que je voulais. Les dirigeants, les joueurs, tout le monde m’aime bien. Je pense que l’objectif pour moi c’est de faire une saison là-bas et de viser plus haut parce que moi je sais que ce n’est pas fini, je n’ai que 28 ans, c’est pas encore fini. Peut-être dans la tête des autres ils se disent que c’est fini. J’ai entendu beaucoup choses mais ça ne m’intéresse pas. Je sais ce que je vaux. Je sais de quoi je suis capable. Donc je me dis cette année s’il n’y a pas de blessures, ça sera une bonne chose.

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FOOT224 : Les joueurs guinéens se blessent tout le temps. On en parle en rigolant. Il y a toi, Sadio Diallo, ou encore Lass Bangoura par exemple. Niveau potentiel dans votre génération, vous étiez quand même un cran au-dessus et quand on voit aujourd’hui comment se passe votre carrière avec les blessures…Penses-tu que vous faites tout ce qu’il faut à votre niveau pour éviter ce les blessures ?

Ibrahima Conté : Moi franchement je ne me blesse jamais, franchement moi j’ai eu seulement une opération après la CAN en Guinée Equatoriale. La durée d’indisponibilité des autres blessures ne sont pas longues. Après deux jours, je suis sur le terrain.

FOOT224 : On a appris que tu prépares ta reconversion dans la musique. On a même appris que c’est fini pour toi pour le foot, tu vas commencer à chanter ?

Ibrahima Conté : Non. J’adore la musique, mais ça n’a rien à voir avec le football.

FOOT224 : On a appris que t’es un petit fils de Fodé Conté…

Ibrahima Conté : Un jour peut-être.  Je ne sais pas mais j’aime la musique donc déjà j’ai quand même des sons avec Instincts Killers qui ne sont pas sortis. Je me dis que ce n’est pas le moment. Je dois me concentrer sur le foot.

FOOT224 : Justement est-ce que ça ne te distrait un peu pas ça ?

Ibrahima Conté : Non pas du tout, au contraire ça me donne de la joie, parce que quand t’es content, c’est comme ça tu peux bien faire les choses. La musique me fait du bien. Quand je suis fâché, j’écoute la musique que j’aime et j’oublie tout derrière moi. Donc je pense que ça n’a rien à avoir.

FOOT224 : Si je ne me trompe pas t’es dans la lignée de Fodé Conté ou c’est une mauvaise info ?

Ibrahima Conté : Oui c’est de la même famille.

FOOT224 : On arrive au terme de cet entretien qu’est-ce que tu as à dire à tous les supporters, à tous ceux qui te lisent sur notre site. Après tant d’années de galère. Est-ce que tu as un dernier message à les adresser avant qu’on ne clôture cette interview ?

Ibrahima Conté : Tout ce que j’ai à dire, c’est juste qu’il il ne faut jamais abandonner, parce que tout ce que j’ai traversé si c’était certains joueurs ils auraient déjà laissé tomber le football. Donc il ne faut jamais abandonner. Moi je sais que ce n’est pas fini. Ceux qui me lisent, s’ils sont en train de faire quelques choses d’autres, il ne faut pas qu’ils abandonnent, qu’ils gardent l’espoir. La vie c’est comme ça, il y a des hauts et il y a des bas. Je suis content d’être ici et j’espère être longtemps dans cette équipe parce qu’il y a vraiment du potentiel et j’aimerais participer.

FOOT224 : C’est tout le mal qu’on te souhaite, sur ce on te dit merci. Merci de nous avoir accordé ton temps et on espère que le bonheur t’accompagne pour le reste de ta carrière.

Ibrahima Conté : Merci beaucoup.

Entretien réalisé par Thierno Amadou Makadji à Paris

Intégralité de l’interview en vidédo

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