Guinée : la CAN 2023 en danger ?

Depuis l’arrivée d’une nouvelle figure à la tête de la CAF, plusieurs questions sont remises sur la table notamment celles relatives à l’attribution des CAN 2019, 2021 et 2023. La COSAFA a d’ailleurs décidé de protester contre le choix des pays pour abriter ces trois éditions.

Avec le départ d’Issa Hayatou, plusieurs pans de l’héritage laissé par le Camerounais pourraient subir des mutations. Le nouveau président de la CAF n’exclut pas de délocaliser la CAN pour une période de l’année autre que le mois de janvier et pourrait également rouvrir les dossiers de candidature des pays qui ont obtenu l’organisation des trois prochaines éditions de la coupe d’Afrique des nations.

Cette semaine, en marge d’une conférence de presse organisée en Afrique du Sud, des voix se sont élevés pour revoir le choix des nations hôtes des CAN 2019, 2021 et 2023. Philip Chiyangwa, président du conseil des associations de football en Afrique Australe et grand soutien d’Ahmad Ahmad au dernier congrès de la CAF qui a porté le Malgache à la tête de l’instance africaine, s’en est pris à l’ancienne équipe et a dénoncé ce qu’il qualifie d’abus envers sa région. « Elles ont été attribuées de manière brutale et politique au bénéfice d’une région. L’Afrique est notre continent et nous avons le droit de poser des questions et de penser que nous avons été abusés. Dans ces conditions, nous remettons en question le statu quo, la localisation de tous les intérêts dans une région » s’est-il alarmé.

L’élection d’Ahmad marque en effet la percée de la partie anglophone de l’Afrique qui s’est sentie lésée ces dernières années. Depuis le début du 21^e siècle, seules trois CAN se sont jouées dans des pays anglophones (2000, 2008 et 2013).

Philip Chiyangwa compte aller plus loin dans sa démarche. Il a confié que la COSAFA qui regroupe 14 membres, allait protester contre ces attributions, « « Le Cosafa va donc protester concernant certaines compétitions qui ont été attribuées, à tel point qu’une commission d’enquête doit être mise en place. Quels ont été les critères utilisés, etc. ? ».

Présent à cette rencontre avec les médias, le président de la CAF a réitéré son appartenance à la COSAFA. Sans une manière de marquer sa solidarité à l’institution de l’Afrique australe. « J’assure à mes collègues que je suis un membre du Cosafa. Même si je suis le président de la CAF, je suis un membre du Cosafa avant tout » a rappelé Ahmad Ahmad.

A préciser qu’en septembre 2014, la CAF avait désigné à la surprise générale la Guinée pour abriter la CAN 2023 puisqu’il n’était question à priori que de dévoiler les pays hôtes pour 2019 (Cameroun) et 2021 (Côte d’Ivoire). Si la démarche de Chiyangwa porte ses fruits, la déception sera grande chez les Guinéens qui rêvent de voir une CAN se jouer sur leur territoire pour la première fois de l’histoire.

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