Connect with us

Hi, what are you looking for?

A LA UNE

Horoya AC: Antonio Souaré dresse le bilan

Au lendemain de la perte du titre de champion au profit de l’AS Kaloum, le président du Horoya est revenu dans un entretien exclusif sur le parcours de son club en championnat. L’avenir de Théophile Bola, les trois points perdus, la corruption au sein du football guinéen… Antonio Souaré n’a éludé aucune question.

Le Horoya a perdu son titre de champion de Guinée. Quel bilan tirez-vous de cette saison en ligue 1 ?

C’est un bilan positif. Vous savez il faut être fair-play car on ne peut pas gagner tous les jours. Il y a eu quand même des manquements au début du championnat et nous avons cravaché dur pour récupérer tout, mais il faut reconnaitre qu’il y a eu à certains niveaux du manque de professionnalisme de certaines personnes. C’est ce qui nous a mis dans cette difficulté sinon on a une équipe qui était constituée pas pour jouer en vrai que le championnat. Il fallait non seulement tuer le championnat mais jouer la ligue des champions. Qu’à cela ne tienne, c’est fait, vous savez tous les jours on doit tirer les leçons sinon le championnat était à notre portée à vrai dire. Quand on quittait les matchs de barrages en coupe de la CAF on avait que 15 points, nous avons fait un remaniement autour du staff technique pour que l’on puisse rattraper le retard parce qu’on avait perdu des matchs qu’on ne devait pas perdre. Il était question de faire les matchs de la phase aller qui restaient et toute la phase retour sans perdre. Et je crois qu’on y est parvenu car depuis que cette nouvelle équipe est là, il n’y a pas eu de défaite. Malheureusement, les gens n’ont pas été très vigilants, n’ont pas bien lu entre les textes, n’ont pas bien géré les documents et moi j’étais très loin d’ici, j’étais au Brésil lorsqu’il y a eu le problème Gal. Vous savez ça fait mal quand vous gagner sur le terrain 5-0 et que finalement 48 ou 72 heures après, on vous retire les trois points. C’est arrivé il faut l’accepter c’est la loi du football, mais nous allons remobiliser la troupe parce qu’elle déjà en place pour reconquérir déjà le titre l’année prochaine. Pour devenir un grand club, c’est sur la durée et pour détecter les bons techniciens, c’est sur le parcours. La vie d’un homme ne doit pas être linéaire, elle doit être sinusoïdale pour progresser parce que lorsqu’elle est linéaire vous ne pouvez pas voir les défauts.

Vous semblez très amer par rapport aux trois points perdus contre Batè. A qui la faute ? La Fédé ou la direction du Horoya ?

Il ne faut pas se cacher la face. Lorsque vous mettez de gros moyens et que ce genre de choses arrivent, vous êtes un peu choqué par l’attitude de vos proches parce qu’il ne faut pas aller chercher ailleurs. Quand vous savez que les gens vous guettent, évitez de tomber dans le guet-apens. Je n’en veux pas à la fédé, pas du tout. Au lieu d’aller chercher ailleurs, il faut chercher tout près, ça ne devait pas arriver. Les explications qu’ils m’ont données m’amènent à remettre tout à plat en mettant les hommes qu’il faut à la place qu’il faut parce que de tels cas ne peuvent pas arriver. On ne peut pas perdre un match contre Batè contre qui on pouvait faire jouer même notre troisième équipe. On n’avait même pas besoin de faire jouer Gal qui était déjà suspendu mais on s’est passé de lui et on a gagné nos matchs. Il y a eu des joueurs majeurs comme Ben qui ont été suspendus, on a joué et on a gagné, Lakpa également. Bref, tout cela ne devait pas arriver, mais quand c’est le cas il faut l’accepter. En revanche, les textes doivent être écrits dans un français limpide car le français est subtil. Quand vous dites que quelqu’un a un carton jaune et qu’au match suivant il écope d’un rouge ce qui veut dire qu’il est suspendu pour le troisième match, il faut qu’on explique clairement que le rouge n’annule pas le carton jaune pris bien avant, mais ça c’est la commission qui doit envoyer la notification à l’équipe avant le match, ce qui n’a jamais été fait. Quand j’étais en ligue des champions, une semaine avant tous les matchs, la notification de la CAF venait. Tel est suspendu, pour telle raison, tel est avertit et on vous envoie la liste des officiels donc vous êtes situés et vous ne pouvez pas faire d’erreurs. Après, l’équipe contre laquelle vous jouez ne porte pas réserve, mais qui est allé dire à l’équipe adverse voici la situation du Horoya ? Mais moi j’ai privilégié l’intérêt national parce que si je m’étais basé sur l’analyse que je viens de faire, on n’aurait pas pu prendre cette décision contre Horoya peut-être que c’est le championnat qui allait se bloquer et si le championnat se bloque, la Guinée n’allait pas être représentée sur le continent africain l’année prochaine. Moi j’ai donc évité, ce n’est pas l’intérêt seul du Horoya et de monsieur Antonio Souaré, moi je suis là pour aider le football guinéen, je ferrai tout mon possible. Je préfère perdre pour que le football guinéen gagne.

La corruption serait entrain de détruire le football guinéen. Quelle réaction avez-vous par rapport à ce phénomène ?

 C’est ce qui me fait aussi très mal aujourd’hui entant qu’également membre de la confédération africaine de football. Il y a une trainée de poudre des informations de corruption, cela décrédibilise notre football, il faut qu’on sorte de cela. Tout doit être clair sinon, tu peux être gagnant sur le plan local, mais en dehors tu ne seras jamais performant. Si on a accepté d’investir beaucoup d’argent en faisant venir des étrangers, c’est pour créer une émulation. Aujourd’hui au Horoya vous voyez, il y a même des étrangers qui sont sur le banc parce que pendant l’entraînement, il y a des Guinéens qui par orgueil travaillent tous les jours pour ne pas qu’ils soient déclassés.

Mais il se dit également que c’est le Horoya et l’AS Kaloum qui tiennent la ficelle de cette corruption…

Je ne peux parler de l’AS Kaloum parce que je ne suis pas l’AS Kaloum, je ne gère pas l’AS Kaloum. Mon souhait est que l’ASK représente dignement  le pays. C’est un grand club dont je connais bien l’histoire. Mais le Horoya, on ne peut pas parler de corruption vu tous les moyens qu’on a mis pour amener des grands joueurs. Vous avez vu Horoya jouer, on a une équipe qui est au dessus du lot donc vous allez corrompre qui et pourquoi ? C’est pourquoi j’ai toujours dis qu’il faut qu’on joue honnêtement parce que nous sommes des adversaires de 90 minutes, pas des ennemis et que le meilleur gagne. Moi je fais mes matchs dans toute la transparence. Pour gagner, il faut avoir des hommes de valeur c’est pourquoi j’ai amené des hommes de valeur à Horoya, qui sont bien entretenus. J’ai été les chercher dans les quatre coins de l’Afrique, plus nos valeureux guinéens. Je construis le centre de Formation, ça c’est l’avenir. Si tu parlais de corruption tu allais prendre cet investissement pour corrompre les gens avec. Si tu corromps un joueur, il ne sera jamais un grand joueur. Si tu corromps un joueur, tu ne le prendras jamais chez toi parce que tu te diras que demain, il fera la même chose avec toi.

Vous perdez le titre mais pas la chance d’être africain l’an prochain. Comment abordez-vous la coupe nationale ?

C’était le même programme. La coupe, il reste deux matchs et on les jouera à fond sinon beaucoup plus décidé et je vous apprends que l’équipe est préparée pour les deux matchs en vue d’être africain. Notre objectif c’est d’être africain chaque année.

Vous avez recruté plusieurs joueurs étrangers. Etes-vous fier de leur prestation ?

Je suis très fier même si on a eu beaucoup de blessés majeurs  cette saison comme Lingany qui a été absent durant toute l’année, le jeune Naby Laye Kéita qui a subi une très grosse opération. Je l’ai gardé pendant sept mois au Maroc et il est complètement guéri. C’est ce qui nous a d’ailleurs pénalisés en coupes africaines des clubs. Vous savez, il y a eu un moment où Horoya ne marquait pas, mais s’il y avait Naby Laye et Dipita on marquait. Aujourd’hui on a recruté des avant-centres comme Almamy, Ocansey Mandela et le jeune Sékou Amadou qui monte. Il y a aussi un attaquant et un défenseur puissants qui vont arriver (…) Nous travaillons, le Horoya a l’image et le prestige et nous ferrons tout pour que la Guinée fasse partie des meilleures en Afrique.

Quel avenir pour Théophile Bola et de son équipe ?

Dans le foot, on ne sait jamais. Mais, je suis très satisfait de cette équipe parce qu’ils avaient une mission dans le championnat qu’ils ont rempli. Il fallait jouer tous les matchs sans défaite et les joueurs ont été préparés pour cela, même leurs primes ont été modifiées en conséquence pour dire qu’il n’y a pas de match nul ni de défaite mais si vous gagnez, voici ce que vous avez. Ils ont joué et ils ont gagné tous les matchs. Que puis-je faire ?

Pourtant il y a Lappé qui en principe rentre bientôt de son stage en France…

Lappé a encore un an de formation. Quand il est parti, il est allé à Lyon et la formation à ce niveau est finie. Nous on pensait plus court mais  les techniciens disent que pour la licence que nous voulons pour nos entraîneurs (ndlr Lappé et Koly Koivoqui), pour passer à Clairefontaine, il faut qu’on leur donne des équipes de deuxième division en France pour qu’ils les entraînent pendant minimum six mois. C’est de là qu’on pourra leur délivrer les attestations parce qu’ils auront exercé en D2 française. Ensuite ils vont intégrer Clairefontaine pour le diplôme supérieur. Mais Lappé appartient à Horoya, on ne va pas le former pour aller le donner à quelqu’un et n’oubliez pas que Horoya a une académie qui sera prête en septembre, les enfants vont rentrer en octobre et nous débuteront avec 200 jeunes. Nous voulons rivaliser avec les autres, le centre est international et c’est pourquoi aussi nous avons créé la télévision sportive, c’est pour accompagner le football. 2013-2017, ça sera une machine, une véritable machine.

Quelle satisfaction avez-vous aujourd’hui à présider le Horoya ?

J’ai beaucoup de satisfaction. Aujourd’hui, tout le monde connait le Horoya jusqu’à Rio de Janeiro. N’oubliez pas qu’on a joué contre le vice-champion du monde des clubs (ndlr le raja casablanca) qu’on a éliminé donc aujourd’hui, Horoya est connu à travers le monde. En Guinée, Horoya fait une certaine fierté et en plus il y a une équipe solide et d’avenir. Trois titres de champion de Guinée et deux super coupes, moi je suis très fier du parcours. Ma référence dans la gestion du football, c’est le Bayern Munich parce qu’il y a la rigueur, le professionnalisme, c’est vraiment bien tenu. C’est pourquoi chaque année, je vais à Munich pour visiter le centre de formation. Je suis invité au Real Madrid qui me soutient. Je devais y aller avant la coupe du monde mais on a reporté et ça ne dépend que de moi, mais après les vacances j’y serai.

Pour finir…

Je félicite l’AS Kaloum qui a tenu malgré la super pression mise par le Horoya. Il faut les soutenir, les conseiller. Je souhaite que l’ASK et le Horoya fassent le parcours africain pour la Guinée et que chacun de nous aille le plus loin possible. Je souhaite aussi qu’on mette au plus vite la ligue professionnelle de football. J’y tiens parce que nous sommes aujourd’hui dans un football qui va vite. Je suis très gêné que des pays comme la Côte ‘Ivoire ou le Mali soient professionnels et que nous non.

Sékou Koutoubou Kaba/Thierno Amadou MAKADJI

*Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, toute reprise des articles de FOOT224, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites judiciaires.

1 Comment

1 Comment

  1. route planner walking

    29 décembre 2014 at 13 h 45 min

    Thanks for the sensible critique. Me & my neighbor were just preparing to do some research on this. We got a grab a book from our local library but I think I learned more clear from this post. I’m very glad to see such wonderful information being shared freely out there.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

SOAR ACADEMY

COMMUNIQUEZ SUR FOOT 224

Consultez nos archives

Vous pouvez lire aussi ...

Advertisement PUB FOOT224