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Syli féminin : la reconstruction d’une équipe oubliée

Après trois années passées sans équipe nationale féminine de football, la Fédération Guinéenne de Football s’active pour remettre sur pied une sélection des dames. La détection des joueuses se fait depuis des semaines dans des conditions peu reluisantes. Nous avons rencontré cette équipe au stade annexe du 28 septembre ce weekend.

Sous un soleil de 15 heures, une trentaine de jeunes filles sont réunies au stade annexe du 28 septembre pour disputer un rencontre amicale contre une équipe de jeunes garçons en formation. Chacune habillée selon ses moyens, elles foulent la pelouse dans avec des tenues pêle-mêle. C’est elles qui constitueront l’ossature de la future  équipe nationale guinéenne de football. Issues de plusieurs villes de l’intérieur du pays et détectées lors d’un tournoi organisée à Conakry il y a quelques semaines, ces joueuses n’ont d’armes que leur passion pour le cuir rond pour venir à la rencontre du destin en espérant être retenues à la fin de la décantation.

A voir cette équipe nationale, ce sont les conditions de travail qui frappent en premier l’attention. Chaque joueuse en rentrant chez elle a droit à une modique somme de 5.000 francs guinéens (moins d’un euro) comme transport. Une situation que déplore d’ailleurs leur entraîneuse, « Elles sont discriminées. Il faut penser aux deux sexes parce que Blatter a dit déjà qu’un jour l’avenir du football sera féminin. On aurait pu par exemple mettre toutes les filles dans un hôtel, qu’elles arrivent en bus ».

Cécile Camara souhaite aujourd’hui contribuer à la remise sur pied d’une sélection nationale que la Guinée n’a plus depuis 2011 après son forfait lors des jeux de la francophonie au Mozambique, faute de moyen. « Pour l’année 2015, il faudra pour la première fois que la Guinée se qualifie à une phase finale parce que chez nous ce n’est pas trop compliqué comme chez les hommes. Tu fais les préliminaires et ensuite un second match et tu es qualifié. Comme on avait tenté en 2010, on était à quelques microns de la phase finale mais malheureusement le Mali nous a éliminées. Je sais que si on met une bonne équipe en place, nous seront à la CAN prochaine » soutient-elle.

Les contreperformances de l’équipe nationale féminine sont liées en grande partie selon la jeune technicienne au manque de championnat féminin. Aucune phase finale disputée, aucun trophée remporté, juste quelques bribes de victoires contre la Sierra Leone et la Guinée Bissau. Cécile s’indigne, « Il faudra qu’on essaye d’organiser un championnat digne de nom et non une animation. Faire une animation de deux semaines, ce n’est pas normal. On ne peut pas dire qu’on fait une animation de deux semaines et dire que c’est un championnat tandis que le Mali organise un championnat. Il faut faire un championnat pour nous permettre de détecter des talents car il faut reconnaître en a. Ces jeunes filles aussi, elles savent manier le ballon comme les hommes ».

Rebâtir une équipe nationale qui accédera pour la première fois de l’histoire, ce serait une la réalisation d’un rêve pour une jeune dame qui devra faire un parcours de combattant sur un chemin parsemé d’embuches.

Le manque de championnat féminin et les faibles moyens investis dans le football en général et celui féminin en particulier constituent un grand frein à l’épanouissement d’un sport en mal de résultats depuis plusieurs décennies. Pour avoir une équipe nationale féminine digne de nom, le chantier reste encore grand, très grand.

Alhassane DIALLO

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